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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 15:56

 

Nelson-Rolihlahla-MANDELA

Exemple !
 

 

J'aurai souhaité parlé ici de la relaxe de Dominique de Villepin dans l'affaire Cleastream, du mouvement profond de protestation qui commence à s'emparer conjointement des enseignants, des parents d'élèves et des élèves en Seine Saint-Denis, des mauvais calculs de Mme Fadela Amara dans le domaine de la politique de la Ville mais le temps manque et je veux pas en ce mois de février 2010, oublier de dire mon admiration immense pour un grand homme politique vivant actuellement. Je pense bien sûr à Nelson Mandela, libéré le 11 février 1990 après 27 ans d'emprisonnement, il y a tout juste vingt ans. Icône de la lutte anti-apartheid, créateur de la nation arc-enciel, cet homme symbolise à lui tout seul, mondialement, l'espoir, la liberté et la démocratie mais aussi l'intégrité et l'intelligence des autres et de l'histoire. Nelson Mandela enseignait à ses codétenus trois principes essentiels pour bien agir en politique: Ne jamais se précipiter pour prendre une décision, très bien connaître son adversaire et toujours consulter tout le monde. L'exemple de cet homme a marqué mon parcours politique. Je pense avoir toujours essayé d'appliquer en toute choses ces trois principes. Je ne suis pas le seul. Il faut nécessairement persévérer pour tenter de mieux faire.


Chaise vide…

 

Mes aspirations politiques sont humanistes et ancrées dans le socialisme et le pragmatisme. En conséquence, j'ai toujours cherché à être un homme d'écoute de dialogue. En quête de consensus, je ne refuse jamais le compromis s'il permet de faire reconnaître ou progresser mes idéaux . Laisser ma chaise vide à une table de concertation ou de négociation n'est donc pas dans mes habitudes. Le 28 janvier, en tant que Président de l'Assemblée des Départements de France, je l'ai pourtant fait en ne participant pas à la Conférence du déficit public organisée le jeudi 28 janvier 2010 par le Président de la République. Le Président de l'Association des Régions de France a fait de même. Cette décision était politique. Elle ne dérivait pas d'un quelconque calcul politicien ou d'une posture partisane comme certains ont souhaité le faire croire. En laissant ma chaise vide, je souhaitais avant tout signifier que les départements ne sont responsables en rien de l'ampleur du déficit public et que sa gravité et ses conséquences pour les français méritaient autre chose qu'un séminaire elyzéen organisé le jour même du verdict de l'Affaire Clearstream. Il était certain que cette actualité allait couvrir et rendre inaudibles pour le grand public, les arguments qu'un grand nombre d'élus territoriaux de tout bord politique oppose à la réforme territoriale et à la politique de recentralisation conduites par le Président de la République. Gouverner ce n'est pas gérer au jour le jour l'agenda médiatique pour noyer le poisson…

 

 Manœuvre !

 

Le débat sur l'identité nationale vient-il d'être enterré en "petite pompe" par une série de mesurettes comme beaucoup le disent ? Pourquoi avait-il été ouvert et est-il vraiment refermé ? Le Président de la République et sa "fine lame" Eric Besson ne connaissaient-ils pas l'immense historien qu'était Fernand Braudel ? Son œuvre sur "l' identité de la France" comprend deux tomes qui totalisent 1182 pages. Des années de travail érudit pour renoncer à donner une définition, pour avouer que cette identité est "un amalgame, des additions, un mélange" en perpétuel transformation, pour remarquer aussi que la question de l'identité française ne resurgissait qu'aux très grandes crises: après les guerres de 1870, de 1914-1918, durant l'Occupation puis après la Libération en 1944-45. Nous ne sortons pas d'une guerre. La crise et les inégalités économiques sont certes graves mais la France n'est pas idéologiquement divisée. En novembre 2009, Hervé Le Bras, démographe et historien, a crié au loup: "Attention, Manœuvre !". Sous le débat de l'identité nationale expliquait-il, sont dissimulés ceux sur la nationalité française et  la recherche de critères qui permettraient d'en limiter l'acquisition. Dans ce domaine, les lois Sarkozy–Hortefeux sur l'immigration ont déjà réduit les possibilités d'unions mixtes entre français(es) et étrangers(ères). Par ailleurs, ces lois s'appliquent tous les jours un peu plus durement. Les expulsions touchent désormais le monde étudiant  (comme en témoigne l'expulsion le 11 février de Achraf El Ouanzi, étudiant marocain, placé en rétention en Janvier, parce que son passeport et son visa étaient arrivés à expiration) mais aussi les scientifiques. Ainsi Farzaneh Sheidaei, jeune et brillante, astrophysicienne iranienne devait quitter la France le 13 février. Je redoute que le débat sur l'identité française ait été une sorte de tour de chauffe pour jouer sur la peur de l'étranger avant les élections régionales et qu'il réapparaisse, se révèle sous sa vraie nature (la question de la nationalité) et monte en puissance dans la perspective des Présidentielles de 2012. Un mouvement d'ethnicisation de notre pays est d'autant moins à écarter qu'il y irait de pair avec la politique sécuritaire et qu'il trouverait dans la poursuite de la crise économique et de la montée du chômage un écho amplifié.

 

         Souffrance…

 

Notre pays souffre profondément de la crise. Les chiffres portant sur l'ensemble de l'activité en 2009 commencent à tomber. Le PIB français a connu un recul historique depuis la fin de la seconde guerre mondiale (-2,2%) et 412.000 emplois ont été détruits sur l'année dont 56.500 au quatrième trimestre. Comme ne cessent de le répéter de nombreux économistes, le rebond du quatrième trimestre (+0,6%) 2009 ne doit pas nourrir des illusions pour 2010. L¹investissement des entreprises a reculé (-1,2%). Le solde du commerce extérieur se détériore (-0,7%) pour atteindre un déficit quasi-historique malgré le recul des échanges en 2009 (notamment des importations d¹énergie). La production industrielle recule de nouveau en décembre 2009 (-0.8% pour l¹industrie manufacturière). La progression de la consommation des ménages (+0,9%) s¹explique par les achats d¹automobiles (+8%), liés à l¹arrivée à échéance de la prime à la casse. (les constructeurs  s' attendent cette année à une année noire  avec un recul de 8 à 10 % du marché européen. La consommation risque donc de se tasser, le chômage de continuer à augmenter avec des risques de désinflation. Dans ce contexte où semble se mettre en place toutes les composantes d'une nouvelle spirale dépressive, le plan de rigueur budgétaire d¹une ampleur jamais connue par la France annoncé par le gouvernement dans le programme de stabilisation transmis à la commission européenne apparaît aberrant. Il agit sur la diminution des dépenses publiques, sociales et des collectivités locales, au risque de démanteler les services publics et le système de protection sociale, qui ont pourtant permis d¹amortir les premiers effets de la crise.


 

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Reportage

Reportage du Courrier des Maires lors du Congrès de l'ADF 2010 à Avignon !

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REFORME TERRITORIALE

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Claudy Lebreton au Festival d'Avignon
de Juillet 2010

Economie turquoise !

(extraits de discours pour la remise du Prix scientifique " Christian Le Provost, Océanographe" le 23 octobre 2009)

Du fait de mes origines, de mon enfance, des activités et des passions qui ont été les miennes jusqu'à maintenant, je suis obligé de dire que je suis un terrien. Je suis quelqu'un qui ressent, réfléchit et pense la nature et la destinée des hommes en ayant les deux pieds sur terre. Comme beaucoup, pendant très longtemps, je n'ai conçu "l'immensité bleue", la mer, que vue de la terre ou en vue des terres.

Cependant, depuis une dizaine d'années environ, j'ai acquis la conviction que ce sont la mer et les océans qui vont redonner du sens et de l'espoir à l'humanité et lui offrir une nouvelle chance.  Dans son essai "Regards sur le monde actuel", dés 1931, Paul Valéry a prophétisé que "Le temps du monde fini commençait". 80 ans plus tard, beaucoup de faits lui donnent pleinement raison: le bouleversement climatique sous l'effet des gaz à effet de serre, la pénurie prévue de l'eau, l'épuisement annoncé dans les proches décennies de nombreuses matières premières à commencer par le pétrole mais aussi la crise alimentaire annoncée sous la pression démographique, la disparition des forêts tropicales, le recul accéléré de la biodiversité, etc,.

Mais si l’ère des terres vierges et des territoires libres est close, comme le pensait Valery, la planète est-elle pour autant totalement connue par les terriens que nous sommes ? Certainement pas ! Nous négligeons toujours une évidence, à savoir que notre planète ne devrait pas s'appeler "Terre" mais "Océan". Les mers et les océans couvrent 71% de la surface de notre planète. Terriens, nous avons croire que tout était poussière et retournerait à la poussière, or en vérité, pour ce qui constitue le vivant, tout vient de la mer et y retourne. La mer est la matrice de la création et nous avons sa mémoire dans le sang.

"C'est par la mer qu'il convient de commencer toute géographie" a écrit Jules Michelet". Pendant des siècles, nous avons vogué vers des terres inconnus, voulu voler vers des astres inconnus, je pense à la lune ou encore à Mars, en espérant les fouler de nos pieds, sans comprendre que l'inconnu primordial est notre espace océanique. L'homme n'a exploré que 5 % des océans. Les abysses constituent le plus vaste habitat de notre planète.

Est-ce pour nous rappeler à l'ordre marin de nos origine et de la nature, pour nous faire comprendre qu'ils ne sont ni des espaces sans limite de chasse-cueillette, ni les poubelles de nos errements terrestres, mais qu'ils sont les grands régulateurs de la vie que notre arrogance dédaigne, que les océans s'apprêtent à augmenter leur niveau et s'acidifient au risque de brûler les dernières cartouches d'une vie soutenable pour l'humain dans ce coin du cosmos?

On m'objectera avec raison que, jusqu'à très récemment, on ne savait pas que :

- c'est la mer qui produit 50 % de l'oxygène que nous respirons grâce à des millions de micro-organismes que l'on commence seulement à connaître;

- ce sont les océans qui, grâce à ces micro-organismes, sont le plus grand puit à carbone de notre planète en absorbant 50 % des gaz à effet de serre;

- c'est l'espace marin qui emmagasine la majorité de la chaleur solaire;

- Ce sont les océans qui régulent le climat, interviennent dans le cycle et la répartition planétaire de l'eau et influent directement sur l'air que nous respirons;

- Ce sont la flore et la faune océanique qui recèlent la plus fantastique chimiothèque et pharmacopée naturelles susceptibles de soigner les maladies d'aujourd'hui et du futur;

- On ne se savait pas non plus que sans compter les poissons et les mammifères marins, les algues, les coquillages et les crustacés sont un grenier alimentaire stratégique à très haut pouvoir nutritif pour faire face aux famines menaçantes du futur;

- On ne réalisait pas que les énergies de la mer (vents, marées et courants, vague et houle, hydrothermie mais encore algues énergétiques) constituent un des maillons les plus prometteurs de l'hybridation des ressources énergétiques alternatives qu'il nous faut inventer pour demain;

- etc

Il ne serait pas difficile de multiplier les exemples de connaissances nouvelles sur l'espace marin qui s'accumulent et qui fusent de toute part aujourd'hui. Je pense que nous sommes à une période critique et charnière. Je crois que la mer et les océans sont au centre des défis que l'humanité doit relever. Je pense même qu'ils sont la clef de ces défis. Nombreuses sont les disciplines scientifiques et les sciences de l'ingénieur concernées par le devenir des mers et des océans et par la façon dont nous allons devoir - non plus les exploiter comme par le passé- mais les connaître pour vivre mieux avec eux et grâce à eux.

L'espace marin et océanique est encore en grande partie un espace inconnu mais nous en savons désormais assez pour dire qu'il est impossible de leur imposer le traitement destructeur et dévastateur que nous avons fait subir aux ressources vivantes, animales et végétales mais aussi fossiles et minérales des espaces terrestres.

La mer et les océans sont sans doute le plus vaste domaine d'innovation utile dont nous disposons dans la perspective du développement durable. Continuer de les mettre en danger par obligation économique pour certains, mais aussi par ignorance, dédain ou cupidité pour d'autres, c'est à mes yeux, nous condamner.

Dans ce département, dont le nom même rappelle qu'il est la Terre de la Mer, il est clair que la promotion de la culture océanique doit être une priorité. Cette culture océanique ne peut être qu'une culture du développement durable, qu'une invitation à penser, agir et innover écologiquement.  Interface entre terre et mer, littoral touché plus qu'aucun autre depuis vingt ans maintenant par le phénomène des algues vertes, nous sommes bien placés pour savoir que le retour à un mieux-vivre ensemble demain ne sera pas lié à une croissance "verte" ou une croissance "bleue" mais, pour reprendre l'expression du scientifique et journaliste Yan de Kerorguen à une économie nouvelle qui résulte du mélange de ces deux couleurs, une "croissance turquoise".

Nous avons de nombreux atouts pour promouvoir cette nouvelle économie "turquoise" reposant sur le mariage de l'écologie terrestre et marine. Je ne vais pas les énumérer ici. Son déploiement ne peut cependant pas résulter d'un coup de baguette magique. Nous devons réunir nos forces et nos compétences autour de symboles, faire converger vers notre territoire les connaissances les plus essentielles et, terriens, alimenter une nouvelle pédagogie vis-à-vis de l'espace marin et océanique, des opportunités et de l'espoir qu'il nous offre encore…

 

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