Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 11:07

Shangai 2Pour la seconde fois, je reviens de ce grand pays chargé d’histoire et de culture. Ce pays qui est pratiquement un continent à lui seul.

 Je mesure avec beaucoup d’humilité le temps qu’il faudrait y passer pour regarder, observer, analyser, échanger afin qu’un début de compréhension s’opère tant le sujet est inépuisable.

 En essayant d’éviter les « poncifs » et les «caricatures », il se dégage très sûrement l’image d’une force qui jaillit d’une terre jusque là inconnue.

 Des villes immenses, incomparables à nos métropoles européennes, des infrastructures gigantesques : autoroutes, ports, aéroports, une urbanisation époustouflante surtout à Shanghai, et un peuple qui envahit les moindre parcelles, les avenues des villes…

 Il fallait les voir se presser dans les pavillons de l’exposition universelle de Shanghai. Attendre avec patience et enthousiasme, dans de longues files interminables sous une chaleur accablante. Ils ont l’appétit de vivre, l’envie d’entreprendre, le courage de ceux qui possèdent peu ou pas, ils veulent leur part de confort, un emploi bien rémunéré, une famille harmonieuse, un logement agréable, voir une voiture, symbole de liberté d’aller et venir à leur gré.

De mon bus roulant sur l’autoroute reliant Nankin à Shanghai, j’ai vu se succéder de vastes zones d’activités, des échangeurs impressionnant, des immeubles très hauts venus de nulle part au milieu des champs et parfois, mais rarement, un vieux village accroché à la colline et encore plus rarement une rizière de-ci, de-là sous les grands panneaux de publicité.

Quel contraste entre Nankin (7 millions d’habitants) ville aérienne aux longues avenues ordonnées, aux immeubles espacés, aux grands équipements en périphérie et Shanghai, la grande mégapole de l’Orient (20 millions d’habitants) ses immeubles gigantesques aux allures épurées formant un quartier des milles et une nuit, scintillant de mille feux, ses habitants et ses voyageurs qui déambulent à chaque heure du jour et de la nuit, mais où vont-ils ?

Quelle différence avec les paysages de notre continent européen ? Deux styles de vie si différents ? Je m’interroge. Deux cultures opposées j’en doute. Deux recherches d’universalité, peut être.

Enfin, je suis convaincu que ce pays compte qui déjà sera l’un des acteurs majeurs du monde, dans tout ce qu’il peut avoir de meilleure ou de pire.

L’environnement se veut préserver mais le modèle économique fondé sur la recherche sans cesse du profit s’y développe et vite.

Des problèmes sociaux apparaissent très certainement qui pourront ralentir la marche en avant engagée depuis quelques années et je pense que là comme ailleurs dans le monde, l’homme espère vivre en harmonie avec l’autre et avec la nature dans la quête d’un bonheur espéré, et d’une véritable justice entre individus.

 

(photo Andreabestia -creatives commons-flikr)

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
<br /> Un voyage, une découverte à faire...la chine à travers les livres, les reportages....<br /> (peut être une future escapade!!!)<br /> <br /> A parler de la Chine, tout invite au gigantisme. Au sud est de l'Asie, le pays le plus peuplé du monde est également le troisième plus vaste. Ses paysages sont variés, de l'est très urbanisé à<br /> l'Ouest très montagneux, où culmine l'Everest à la frontière sino-népalaise. C'est également le pays du Yang Tsé, troisième fleuve du monde pour sa longueur. Comme ses fleuves dans ses montagnes et<br /> ses montagnes plongeant dans les nuages, l'histoire de la Chine semble elle aussi un voyage interminable et pittoresque.<br /> 5000 ans d'histoires,à partir de 1979, la Chine entre dans la voie du socialisme de marché. L'Economie connaît une grande phase de croissance, mais le régime reste dur, comme en témoigne la<br /> répression des étudiants sur la place Tian'anmen. Aujourd'hui la Chine est l'une des plus grandes puissances économiques...elle produit, consomme encore et encore plus!!!<br /> Avec sa culture originale et la diversité de ses paysages, le tourisme semble se développer<br /> <br /> Oui la chine, ne semble pas un simple pays, mais bien un continent de découvertes, de richesses, mais aussi de questionnements sociaux, économiques et environnementaux pour le futur.<br /> <br /> <br />
Répondre

Reportage

Reportage du Courrier des Maires lors du Congrès de l'ADF 2010 à Avignon !

Recherche

AIDES A DOMICILE

Pour une meilleure organisation des
aides à domicile !

Retrouvez l'actualité du groupe majoritaire de gauche

 de l'ADF : link : www.groupemajoritaireadf.com

Groupe majoritaire de gauche de l'ADF

REFORME TERRITORIALE

Battez-vous avec nous !
Claudy Lebreton au Festival d'Avignon
de Juillet 2010

Economie turquoise !

(extraits de discours pour la remise du Prix scientifique " Christian Le Provost, Océanographe" le 23 octobre 2009)

Du fait de mes origines, de mon enfance, des activités et des passions qui ont été les miennes jusqu'à maintenant, je suis obligé de dire que je suis un terrien. Je suis quelqu'un qui ressent, réfléchit et pense la nature et la destinée des hommes en ayant les deux pieds sur terre. Comme beaucoup, pendant très longtemps, je n'ai conçu "l'immensité bleue", la mer, que vue de la terre ou en vue des terres.

Cependant, depuis une dizaine d'années environ, j'ai acquis la conviction que ce sont la mer et les océans qui vont redonner du sens et de l'espoir à l'humanité et lui offrir une nouvelle chance.  Dans son essai "Regards sur le monde actuel", dés 1931, Paul Valéry a prophétisé que "Le temps du monde fini commençait". 80 ans plus tard, beaucoup de faits lui donnent pleinement raison: le bouleversement climatique sous l'effet des gaz à effet de serre, la pénurie prévue de l'eau, l'épuisement annoncé dans les proches décennies de nombreuses matières premières à commencer par le pétrole mais aussi la crise alimentaire annoncée sous la pression démographique, la disparition des forêts tropicales, le recul accéléré de la biodiversité, etc,.

Mais si l’ère des terres vierges et des territoires libres est close, comme le pensait Valery, la planète est-elle pour autant totalement connue par les terriens que nous sommes ? Certainement pas ! Nous négligeons toujours une évidence, à savoir que notre planète ne devrait pas s'appeler "Terre" mais "Océan". Les mers et les océans couvrent 71% de la surface de notre planète. Terriens, nous avons croire que tout était poussière et retournerait à la poussière, or en vérité, pour ce qui constitue le vivant, tout vient de la mer et y retourne. La mer est la matrice de la création et nous avons sa mémoire dans le sang.

"C'est par la mer qu'il convient de commencer toute géographie" a écrit Jules Michelet". Pendant des siècles, nous avons vogué vers des terres inconnus, voulu voler vers des astres inconnus, je pense à la lune ou encore à Mars, en espérant les fouler de nos pieds, sans comprendre que l'inconnu primordial est notre espace océanique. L'homme n'a exploré que 5 % des océans. Les abysses constituent le plus vaste habitat de notre planète.

Est-ce pour nous rappeler à l'ordre marin de nos origine et de la nature, pour nous faire comprendre qu'ils ne sont ni des espaces sans limite de chasse-cueillette, ni les poubelles de nos errements terrestres, mais qu'ils sont les grands régulateurs de la vie que notre arrogance dédaigne, que les océans s'apprêtent à augmenter leur niveau et s'acidifient au risque de brûler les dernières cartouches d'une vie soutenable pour l'humain dans ce coin du cosmos?

On m'objectera avec raison que, jusqu'à très récemment, on ne savait pas que :

- c'est la mer qui produit 50 % de l'oxygène que nous respirons grâce à des millions de micro-organismes que l'on commence seulement à connaître;

- ce sont les océans qui, grâce à ces micro-organismes, sont le plus grand puit à carbone de notre planète en absorbant 50 % des gaz à effet de serre;

- c'est l'espace marin qui emmagasine la majorité de la chaleur solaire;

- Ce sont les océans qui régulent le climat, interviennent dans le cycle et la répartition planétaire de l'eau et influent directement sur l'air que nous respirons;

- Ce sont la flore et la faune océanique qui recèlent la plus fantastique chimiothèque et pharmacopée naturelles susceptibles de soigner les maladies d'aujourd'hui et du futur;

- On ne se savait pas non plus que sans compter les poissons et les mammifères marins, les algues, les coquillages et les crustacés sont un grenier alimentaire stratégique à très haut pouvoir nutritif pour faire face aux famines menaçantes du futur;

- On ne réalisait pas que les énergies de la mer (vents, marées et courants, vague et houle, hydrothermie mais encore algues énergétiques) constituent un des maillons les plus prometteurs de l'hybridation des ressources énergétiques alternatives qu'il nous faut inventer pour demain;

- etc

Il ne serait pas difficile de multiplier les exemples de connaissances nouvelles sur l'espace marin qui s'accumulent et qui fusent de toute part aujourd'hui. Je pense que nous sommes à une période critique et charnière. Je crois que la mer et les océans sont au centre des défis que l'humanité doit relever. Je pense même qu'ils sont la clef de ces défis. Nombreuses sont les disciplines scientifiques et les sciences de l'ingénieur concernées par le devenir des mers et des océans et par la façon dont nous allons devoir - non plus les exploiter comme par le passé- mais les connaître pour vivre mieux avec eux et grâce à eux.

L'espace marin et océanique est encore en grande partie un espace inconnu mais nous en savons désormais assez pour dire qu'il est impossible de leur imposer le traitement destructeur et dévastateur que nous avons fait subir aux ressources vivantes, animales et végétales mais aussi fossiles et minérales des espaces terrestres.

La mer et les océans sont sans doute le plus vaste domaine d'innovation utile dont nous disposons dans la perspective du développement durable. Continuer de les mettre en danger par obligation économique pour certains, mais aussi par ignorance, dédain ou cupidité pour d'autres, c'est à mes yeux, nous condamner.

Dans ce département, dont le nom même rappelle qu'il est la Terre de la Mer, il est clair que la promotion de la culture océanique doit être une priorité. Cette culture océanique ne peut être qu'une culture du développement durable, qu'une invitation à penser, agir et innover écologiquement.  Interface entre terre et mer, littoral touché plus qu'aucun autre depuis vingt ans maintenant par le phénomène des algues vertes, nous sommes bien placés pour savoir que le retour à un mieux-vivre ensemble demain ne sera pas lié à une croissance "verte" ou une croissance "bleue" mais, pour reprendre l'expression du scientifique et journaliste Yan de Kerorguen à une économie nouvelle qui résulte du mélange de ces deux couleurs, une "croissance turquoise".

Nous avons de nombreux atouts pour promouvoir cette nouvelle économie "turquoise" reposant sur le mariage de l'écologie terrestre et marine. Je ne vais pas les énumérer ici. Son déploiement ne peut cependant pas résulter d'un coup de baguette magique. Nous devons réunir nos forces et nos compétences autour de symboles, faire converger vers notre territoire les connaissances les plus essentielles et, terriens, alimenter une nouvelle pédagogie vis-à-vis de l'espace marin et océanique, des opportunités et de l'espoir qu'il nous offre encore…

 

Liens