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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 17:01

Troisieme-affiche-Avatar-is-watching-you diaporama

Emplois publics: Le gouvernement prévoit de supprimer pas moins de 34 000 postes dans la fonction publique en 2010 (ce qui porte la suppression à 100 000 depuis 2007) alors qu'il sait que 1 million de demandeurs d'emploi vont perdre leurs droits au chômage pendant la même année. Cette suppression massive de postes  est par ailleurs dénoncée comme une erreur économique et sociale dans le dernier rapport de la Cour des comptes. Dans les années à venir, la France va avoir besoin de plus d'enseignants, d'infirmiers, de travailleurs sociaux, d'agents de police, d'enseignants, de fonctionnaires,… D'un coté, on argue que, face à la crise, la France a mieux résisté que les autres pays du fait du rôle de son secteur public et de son système de solidarité et, de l'autre, on le sape en continuant d'appliquer "le new public management" néolibéral que je dénonçais dans un article précédent. Double-discours !

Le scandale Proglio: Avant hier, pourfendeur des parachutes dorés et chantre de la moralisation du capitalisme et de la taxation des traders, Nicolas Sarkosy ne trouvait jusqu'à hier rien d'anormal à permettre à son ami Henri Proglio de cumuler des fonctions à la tête d'une entreprise publique EDF et d'une entreprise privée Veolia. Dans son esprit deux super-rémunérations étaient méritées. Mais la France s'est mise à gronder et Henri Proglio a été obligé de renoncer à sa rémunération de Véolia (450 000 €/mois environ 450 smic net). L'hyperprésident va-t-il se rendre compte maintenant que l'immoralité demeure dans les 13 millions € que Henri Proglio touchera cependant de Véolia lorsqu'il partira en retraite (source le Parisien). Pour un département, 13 millions d'euro, c'est presque le coût de la construction d'un collège neuf ! Encore une preuve que, sous le régime sarkosyste, tout et son contraire peuvent se dire, se faire et être camouflé tant que le peuple ne gronde pas.. Michel Rocard déclare en substance ce sujet: Attention, l'économie de la cupidité est en train de devenir intolérable pour les français. Le risque politique peut devenir terrifiant. Il a cent  fois raison. Pour ma part, je ne conçois pas que l'on puisse diriger une entreprise publique et une autre privée (d'autant plus que EDF et Véolia peuvent être en concurrence). On ne pourra pas faire croire à grand monde qu'il n'y a qu'une personne en France capable de diriger les deux. Illusion !

Les conseillers territoriaux: Pour calmer la fronde, grondante elle-aussi, des élus territoriaux de tous bords contre sa Réforme Territoriale pareillement, le Président et son gouvernement jouent au bonneteau. Le projet de loi initial a ainsi été scindé en quatre textes. Le premier, le projet de loi sur la concomitance du renouvellement des mandats de conseillers généraux et de conseillers régionaux, adopté par le Sénat le 16 décembre dernier est arrivé en discussion à l’Assemblée Nationale le 19 janvier. Les parlementaires sont ainsi consultés sur des changements de dates d'élection qui permettront la désignation des «conseillers territoriaux », nouvelle catégorie d’élus qui n'existe pas encore ! Quel art dans la manipulation du Parlement mais quel mépris aussi ! "Le Conseiller Territorial", nouvel homo sarkozis-politicus, sorte d'avatar d'une nouvelle république recentralisée, est en train de naître sous nos yeux d'une manipulation qui n'est pas génétique comme dans le cas du fantastique film de James Cameron, mais vulgairement politicienne. Il n'est pas du tout certain que cette création soit constitutionnelle. Espérons que "ces conseillers territoriaux" resteront des avatars, des petits hommes bleus venus d'une autre planète et qu'ils y retourneront sans convaincre personne. N'est pas Cameron qui veut !

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Reportage

Reportage du Courrier des Maires lors du Congrès de l'ADF 2010 à Avignon !

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REFORME TERRITORIALE

Battez-vous avec nous !
Claudy Lebreton au Festival d'Avignon
de Juillet 2010

Economie turquoise !

(extraits de discours pour la remise du Prix scientifique " Christian Le Provost, Océanographe" le 23 octobre 2009)

Du fait de mes origines, de mon enfance, des activités et des passions qui ont été les miennes jusqu'à maintenant, je suis obligé de dire que je suis un terrien. Je suis quelqu'un qui ressent, réfléchit et pense la nature et la destinée des hommes en ayant les deux pieds sur terre. Comme beaucoup, pendant très longtemps, je n'ai conçu "l'immensité bleue", la mer, que vue de la terre ou en vue des terres.

Cependant, depuis une dizaine d'années environ, j'ai acquis la conviction que ce sont la mer et les océans qui vont redonner du sens et de l'espoir à l'humanité et lui offrir une nouvelle chance.  Dans son essai "Regards sur le monde actuel", dés 1931, Paul Valéry a prophétisé que "Le temps du monde fini commençait". 80 ans plus tard, beaucoup de faits lui donnent pleinement raison: le bouleversement climatique sous l'effet des gaz à effet de serre, la pénurie prévue de l'eau, l'épuisement annoncé dans les proches décennies de nombreuses matières premières à commencer par le pétrole mais aussi la crise alimentaire annoncée sous la pression démographique, la disparition des forêts tropicales, le recul accéléré de la biodiversité, etc,.

Mais si l’ère des terres vierges et des territoires libres est close, comme le pensait Valery, la planète est-elle pour autant totalement connue par les terriens que nous sommes ? Certainement pas ! Nous négligeons toujours une évidence, à savoir que notre planète ne devrait pas s'appeler "Terre" mais "Océan". Les mers et les océans couvrent 71% de la surface de notre planète. Terriens, nous avons croire que tout était poussière et retournerait à la poussière, or en vérité, pour ce qui constitue le vivant, tout vient de la mer et y retourne. La mer est la matrice de la création et nous avons sa mémoire dans le sang.

"C'est par la mer qu'il convient de commencer toute géographie" a écrit Jules Michelet". Pendant des siècles, nous avons vogué vers des terres inconnus, voulu voler vers des astres inconnus, je pense à la lune ou encore à Mars, en espérant les fouler de nos pieds, sans comprendre que l'inconnu primordial est notre espace océanique. L'homme n'a exploré que 5 % des océans. Les abysses constituent le plus vaste habitat de notre planète.

Est-ce pour nous rappeler à l'ordre marin de nos origine et de la nature, pour nous faire comprendre qu'ils ne sont ni des espaces sans limite de chasse-cueillette, ni les poubelles de nos errements terrestres, mais qu'ils sont les grands régulateurs de la vie que notre arrogance dédaigne, que les océans s'apprêtent à augmenter leur niveau et s'acidifient au risque de brûler les dernières cartouches d'une vie soutenable pour l'humain dans ce coin du cosmos?

On m'objectera avec raison que, jusqu'à très récemment, on ne savait pas que :

- c'est la mer qui produit 50 % de l'oxygène que nous respirons grâce à des millions de micro-organismes que l'on commence seulement à connaître;

- ce sont les océans qui, grâce à ces micro-organismes, sont le plus grand puit à carbone de notre planète en absorbant 50 % des gaz à effet de serre;

- c'est l'espace marin qui emmagasine la majorité de la chaleur solaire;

- Ce sont les océans qui régulent le climat, interviennent dans le cycle et la répartition planétaire de l'eau et influent directement sur l'air que nous respirons;

- Ce sont la flore et la faune océanique qui recèlent la plus fantastique chimiothèque et pharmacopée naturelles susceptibles de soigner les maladies d'aujourd'hui et du futur;

- On ne se savait pas non plus que sans compter les poissons et les mammifères marins, les algues, les coquillages et les crustacés sont un grenier alimentaire stratégique à très haut pouvoir nutritif pour faire face aux famines menaçantes du futur;

- On ne réalisait pas que les énergies de la mer (vents, marées et courants, vague et houle, hydrothermie mais encore algues énergétiques) constituent un des maillons les plus prometteurs de l'hybridation des ressources énergétiques alternatives qu'il nous faut inventer pour demain;

- etc

Il ne serait pas difficile de multiplier les exemples de connaissances nouvelles sur l'espace marin qui s'accumulent et qui fusent de toute part aujourd'hui. Je pense que nous sommes à une période critique et charnière. Je crois que la mer et les océans sont au centre des défis que l'humanité doit relever. Je pense même qu'ils sont la clef de ces défis. Nombreuses sont les disciplines scientifiques et les sciences de l'ingénieur concernées par le devenir des mers et des océans et par la façon dont nous allons devoir - non plus les exploiter comme par le passé- mais les connaître pour vivre mieux avec eux et grâce à eux.

L'espace marin et océanique est encore en grande partie un espace inconnu mais nous en savons désormais assez pour dire qu'il est impossible de leur imposer le traitement destructeur et dévastateur que nous avons fait subir aux ressources vivantes, animales et végétales mais aussi fossiles et minérales des espaces terrestres.

La mer et les océans sont sans doute le plus vaste domaine d'innovation utile dont nous disposons dans la perspective du développement durable. Continuer de les mettre en danger par obligation économique pour certains, mais aussi par ignorance, dédain ou cupidité pour d'autres, c'est à mes yeux, nous condamner.

Dans ce département, dont le nom même rappelle qu'il est la Terre de la Mer, il est clair que la promotion de la culture océanique doit être une priorité. Cette culture océanique ne peut être qu'une culture du développement durable, qu'une invitation à penser, agir et innover écologiquement.  Interface entre terre et mer, littoral touché plus qu'aucun autre depuis vingt ans maintenant par le phénomène des algues vertes, nous sommes bien placés pour savoir que le retour à un mieux-vivre ensemble demain ne sera pas lié à une croissance "verte" ou une croissance "bleue" mais, pour reprendre l'expression du scientifique et journaliste Yan de Kerorguen à une économie nouvelle qui résulte du mélange de ces deux couleurs, une "croissance turquoise".

Nous avons de nombreux atouts pour promouvoir cette nouvelle économie "turquoise" reposant sur le mariage de l'écologie terrestre et marine. Je ne vais pas les énumérer ici. Son déploiement ne peut cependant pas résulter d'un coup de baguette magique. Nous devons réunir nos forces et nos compétences autour de symboles, faire converger vers notre territoire les connaissances les plus essentielles et, terriens, alimenter une nouvelle pédagogie vis-à-vis de l'espace marin et océanique, des opportunités et de l'espoir qu'il nous offre encore…

 

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