Emplois publics: Le gouvernement prévoit de supprimer pas moins de 34 000 postes dans la fonction publique en 2010 (ce qui porte la suppression à 100 000 depuis 2007) alors qu'il sait que 1 million de demandeurs d'emploi vont perdre leurs droits au chômage pendant la même année. Cette suppression massive de postes est par ailleurs dénoncée comme une erreur économique et sociale dans le dernier rapport de la Cour des comptes. Dans les années à venir, la France va avoir besoin de plus d'enseignants, d'infirmiers, de travailleurs sociaux, d'agents de police, d'enseignants, de fonctionnaires,… D'un coté, on argue que, face à la crise, la France a mieux résisté que les autres pays du fait du rôle de son secteur public et de son système de solidarité et, de l'autre, on le sape en continuant d'appliquer "le new public management" néolibéral que je dénonçais dans un article précédent. Double-discours !
Le scandale Proglio: Avant hier, pourfendeur des parachutes dorés et chantre de la moralisation du capitalisme et de la taxation des traders, Nicolas Sarkosy ne trouvait jusqu'à hier rien d'anormal à permettre à son ami Henri Proglio de cumuler des fonctions à la tête d'une entreprise publique EDF et d'une entreprise privée Veolia. Dans son esprit deux super-rémunérations étaient méritées. Mais la France s'est mise à gronder et Henri Proglio a été obligé de renoncer à sa rémunération de Véolia (450 000 €/mois environ 450 smic net). L'hyperprésident va-t-il se rendre compte maintenant que l'immoralité demeure dans les 13 millions € que Henri Proglio touchera cependant de Véolia lorsqu'il partira en retraite (source le Parisien). Pour un département, 13 millions d'euro, c'est presque le coût de la construction d'un collège neuf ! Encore une preuve que, sous le régime sarkosyste, tout et son contraire peuvent se dire, se faire et être camouflé tant que le peuple ne gronde pas.. Michel Rocard déclare en substance ce sujet: Attention, l'économie de la cupidité est en train de devenir intolérable pour les français. Le risque politique peut devenir terrifiant. Il a cent fois raison. Pour ma part, je ne conçois pas que l'on puisse diriger une entreprise publique et une autre privée (d'autant plus que EDF et Véolia peuvent être en concurrence). On ne pourra pas faire croire à grand monde qu'il n'y a qu'une personne en France capable de diriger les deux. Illusion !
Les conseillers territoriaux: Pour calmer la fronde, grondante elle-aussi, des élus territoriaux de tous bords contre sa Réforme Territoriale pareillement, le Président et son gouvernement jouent au bonneteau. Le projet de loi initial a ainsi été scindé en quatre textes. Le premier, le projet de loi sur la concomitance du renouvellement des mandats de conseillers généraux et de conseillers régionaux, adopté par le Sénat le 16 décembre dernier est arrivé en discussion à l’Assemblée Nationale le 19 janvier. Les parlementaires sont ainsi consultés sur des changements de dates d'élection qui permettront la désignation des «conseillers territoriaux », nouvelle catégorie d’élus qui n'existe pas encore ! Quel art dans la manipulation du Parlement mais quel mépris aussi ! "Le Conseiller Territorial", nouvel homo sarkozis-politicus, sorte d'avatar d'une nouvelle république recentralisée, est en train de naître sous nos yeux d'une manipulation qui n'est pas génétique comme dans le cas du fantastique film de James Cameron, mais vulgairement politicienne. Il n'est pas du tout certain que cette création soit constitutionnelle. Espérons que "ces conseillers territoriaux" resteront des avatars, des petits hommes bleus venus d'une autre planète et qu'ils y retourneront sans convaincre personne. N'est pas Cameron qui veut !