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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 10:15
   
Avignon, 20-21 octobre 2010
 
" C'est un bon congrès ..."
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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 12:09

50 euros FlickrLe 3 octobre, François Fillon a eu enfin le courage d’évoquer la suppression du bouclier fiscal. Ce faisant, il a libéré une centaine de députés UMP des foudres élyséennes. Ceux-ci ont concocté un amendement au projet de budget 2011 à  l'Assemblée Nationale. Celui-ci prévoit la suppression du bouclier fiscal, mesure emblématique de l’iniquité du quinquenat sarkozien et celle, non moins symbolique mais cette fois pour la gauche, de l’impôt de solidarité sur la fortune.

 

Ces 117 frondeurs veulent compenser les quelque 3 milliards de ressources qui viendraient à manquer pour l’Etat par "l'imposition des revenus du patrimoine, ainsi que par la création d'une nouvelle tranche d'impôt à 46% pour les revenus supérieurs à 100.000 euros. Il faudra y voir de plus près. Comme Jean Marc Ayrault, on peut ne pas être d’accord avec la suppression de l’ISF, ou vouloir son remplacement par des taxes sur les plus-values comme le souhaite Jérôme Cahuzac…

 

Pour moi, l’important n’est pas là pour l’instant. En matière de fiscalité, l’essentiel est d’être persuadé qu’il faut remettre tout le système fiscal en chantier,  au niveau national, local et européen. De ce point de vue scandaleux (ou pire inconscients) sont les mensonges du Président de la République qui assurait encore en Juillet qu’en Allemagne le bouclier fiscal était inscrit dans la Constitution alors qu’il n’existe pas dans ce pays.  Cesser de mentir et de se mentir est une urgence. Les deux tiers des français sont opposés au bouclier fiscal. Quant à l'ISF, qui n'existe dans aucun autre pays d'Europe, il n’est pas vain d’envisager qu’il puisse nuire à l'attractivité fiscale de notre pays en induisant 7 milliards d’évasion fiscale hors de France par an. Enfin, concevoir une révolution fiscale nationale sans y intégrer sa dimension locale serait une aberration et une nouvelle manifestation du mépris du centralisme étatique pour la France des Territoires. 

 

La Cour des Comptes est aussi en train légitimer la fronde qui prend forme contre les dogmes fiscaux. Son Conseil sur les Prélèvements Obligatoires (CPO) a estimé dans son rapport du 6 octobre que les niches fiscales et sociales profitant aux entreprises sont elles aussi de plus en plus coûteuses et pas toujours efficaces. Entre 2002 et 2010, tous les ans, près de 12 niches fiscales ont été créées et le nombre de dispositifs d’exonérations sociales a également augmenté considérablement. Ainsi, le CPO pointe que la TVA réduite à 5,5 % dans la restauration a un «impact limité sur l’emploi pour  un coût élevé » (3 milliards d’euros par an) et que l’exonération d’impôts et de cotisations pour les heures supplémentaires a un effet « ambigu » sur l’emploi tout en coûtant à l’Etat 4 milliards d’euros. Deux autres mesures phares du paquet fiscal sarkozien sont donc remises en cause…

 

L’Etat prévoit de récupérer 9,4 milliards de recettes l’an prochain en rabotant quelques unes de ces niches. Mais, pour le CPO, les marges de manœuvre sont bien plus grandes. Selon lui, l’ensemble des économies pourrait permettre de récupérer entre 15 et 29 milliards d’euros. Cette manne seraient bienvenue pour financer les allocations de solidarité APA (Allocation personnalisée d'autonomie), PCH (Prestation de compensation du handicap) et RSA (Revenu de solidarité active) dont les départements assumeront cette année la charge à hauteur de  13,68 milliards d'euros, alors que l’Etat ne compensera plus que 7,64 milliards et que la Réforme de la taxe professionnelle les prive de ressources locales suffisantes.  Sans rééquilibrage nationale de ces trois allocations individuelles de solidarité, les départements ne seront plus en mesure, dés 2011, de les assurer.

 

Toute refonte du système fiscal dans notre pays doit prendre en compte la dimension locale. De ce point de vue, s’il est un seul « bon point » à accorder ces dernier temps au Président Sarkozy, c’est d’avoir demandé à la Cour des Comptes un rapport sur le rapprochement des systèmes fiscaux allemands et français.  Ce rapport lui permettra certes de justifier l'abandon de ses nombreuses promesses de 2007 sur la fiscalité et les impôts mais il démontrera aussi, je l’espère, que si l’on veut sauver l’Europe de ces déficits publics et de la spéculation sur les taux de changes par une convergence des politiques franco-allemandes économiques et sociales construite sur la fiscalité, il faudra en priorité en France réviser la nature des rapports entre l’Etat et ses Territoires et, pour cela  concevoir un grand acte II de la Décentralisation reposant une nouvelle autonomie politique et fiscale pour les collectivités territoriales. 

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1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 14:31

Danger illtiressLe gel de trois ans des dotations de l’Etat aux collectivités locales a été sans surprise confirmé ce mercredi par le ministre du budget François Baroin. C’est tout le service public qui va se retrouver « fragilisé ». C’est une mauvaise nouvelle de plus pour les départements dans la mesure où nous étions déjà passablement étranglés. En trois ans, nous allons être achevés…  

Voir l’interview que j’ai donnée à Public Sénat…

http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/gel-des-dotations-aux-collectivites-nous-allons-etre-acheves-deplore-lebreton-40646

Photo: illtiress en Creatives Commons

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27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 09:28

25 05 Syndicats manifestation 630 420 scalewidth 630

L'image ci dessus a été prise par un photographe de l'agence Reuters.  Il en émane une solidarité tranquille et je la trouve très forte.

J’appelle tous mes amis, tous les costarmoricains, tous les bretons à rejoindre , le samedi 2 octobre,   cette solidarité syndicale  pour manifester contre une réforme des retraites injuste et  lutter contre l’injustice du Régime que nous subissons.

Un ami m'a signalé qu'à Paris, le 23 septembre, les artistes et techniciens du Théatre du Soleil  avaient défilé derrière une grande banderole citant Benjamin Constant. Il y était écrit :

"Que l'Autorité soit juste, nous nous chargeons d'être heureux !"  .

Le samedi 2 octobre, je serais de nouveau dans la rue, à Saint Brieuc, par solidarité et pour dire non à l'injustice !

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 14:40

panneau-solaire-photovoltaique-450x450.jpgJ’ai oublié de relayer ici le message d’outre-atlantique que Bertrand Delanoe a fait paraître la semaine dernière sur son blog ( http://bertranddelanoe.net/). Bertrand y pointe le fait que le gouvernement de Nicolas Sarkozy dans la préparation du budget 2011 s’apprête à raboter de 500 millions d’euros (certains parlent de 800 millions) les avantages fiscaux destinés à promouvoir l’économie verte (crédits d'impôts pour l'isolation des bâtiments, l'installation de chaudières propres ou création d’installations  photovoltaïques,…) au moment même où Barak Obama, lui,  injecte 150 milliards de dollars dans une politique de grands travaux de modernisation des infrastructures au cœur desquels les énergies renouvelables et l’économie verte sont considérés comme le moteur des Etats-Unis de demain. 

Comment l’administration américaine finance-t-elle ce programme ? En supprimant les niches fiscales aménagées pour les plus riches sous l’ère Bush et en n’hésitant pas à rappeler que, selon les économistes, les allégements d’impôts pour les plus riches n’ont pas fait beaucoup pour la santé de l’économie américaine !

En France, nous faisons l’inverse. Nous sacrifions l’écologie sur l’autel du bouclier fiscal et des rentes et avantages des plus fortunés. N’était-ce pas Nicolas Sarkozy, rappelle Bertrand Delanoé qui, en octobre 2007 qualifiait « les investissements écologiques comme les plus rentables qui soient » devant  Wangari Maathai et Al Gore, tous deux Prix Nobel de la Paix pour leur engagement dans la protection de l’environnement ?

A maintes occasions, devant des parterres internationaux, le Président a engagé la parole de la France en promettant que notre pays serait exemplaire en matière d’économie verte. Que de nouveaux renoncements après ceux de la taxe carbone, de l’éco-étiquette, de l’éco-taxe sur les poids lourds etc.

 Je comprends l'abattement de ceux et celle qui s'étaient tant investis dans "Les Grenelles de l'Environnement". Que pense Jean Louis Borloo lui qui , aussi, a tant promis ? Il attend d'être à Matignon pour promettre la nouvelle "grande oeuvre verte du Sarkozysme" ? 

photo : paspoq creative commons   

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15 septembre 2010 3 15 /09 /septembre /2010 12:57

Exclusion zoneL'exclusion appartient au nombre de ces mots qui ajoutent bien souvent à la description d'une situation une distance voire un détachement. Source d'inquiétude, d'incompréhension, de suspicion, nous recherchons parfois à contenir l'exclusion dans le champ de l'exception ou de la marginalité.

 

Pourtant, qui sont tous ces exclus ? Ce n'est plus ce marginal en rupture de ban par choix de vie. Non, la rupture du lien social est l'aboutissement d'un processus subi. C'est un proche qui au terme de longs mois de chômage se retrouve dans une situation inextricable. C'est ce couple, nos voisins, qui en surendettement, ne voit plus le bout du tunnel. C'est notre voisin qui, après un accident, se retrouve en situation de handicap. C'est ce jeune - il pourrait être notre enfant - qui ne trouve aucun emploi et glisse vers le désespoir.

 

Pour autant, devons-nous considérer cet enfant, ce proche, cet ami, comme exclus de notre vie ? Non. Il n'y a alors qu'un pas pour qu'ils ne soient pas exclus de notre société.

 

Vivre en société, c'est faire corps, c'est considérer qu'ensemble – et donc sans exclusive - il est possible d'apporter des réponses aux exigences de chaque jour mais aussi de construire un avenir. Faire corps, c'est partager ce projet collectif en respectant la communauté humaine qui le constitue, de n'en n'exclure aucune de ces parties au risque, sinon, de favoriser le communautarisme et de rompre avec notre pacte républicain.

 

Si nous devions un jour céder sur ce grand principe de société, n'en deviendrions-nous pas nous-mêmes les exclus ?

 

(Photo Londonista -CC)

 

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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 10:17

562437 the-economist-retrecit-sarkozyJe n’ai pas rédigé de billet sur ce blog depuis la rentrée car j’ai un peu de difficulté à décrire ce que je ressens sur le plan politique. Il y a d’abord de la honte. Mon pays n’est plus la Patrie des Droits de l’Homme et du Citoyen. En invoquant cet été la déchéance de la nationalité pour des criminels français d’origine étrangère,  en ciblant par une circulaire les Roms comme ethnie à reconduire manu militari à la frontière pour servir d’exemple à  tous  les « sans papiers », Nicolas Sarkosy et son gouvernement réduisent notre pays aux heures les plus sombres de son histoire. La presse étrangère ne s’y trompe pas quand elle se gausse du tyranneau français. On ne peut que lui donner raison quand on découvre que l’Etat mobilise ses services secrets pour museler les sources d’information du journal « Le Monde ».

A ma honte se mêle la colère car nous savons tous maintenant qu’en jouant sur les peurs, la politique sécuritaire du Président n’est que politicienne. La charge contre les Roms est proportionnelle aux charges qui s’accumulent dans le cadre de l’Affaire Bettencourt-Woerth. Le bric-à-brac coercitif de la loi Loppsi 2 pour « la performance de la sécurité intérieure » est à l’image du strict contrôle exercé par l’Elysée sur les parlementaires de sa majorité. Sur la sécurité, comme sur tous les autres dossiers, ce Président va préférer ne rien céder, multiplier les lois et les décrets, même s’ils sont inconstitutionnels, afin tenir fermement les rênes de l’agenda politique du pays jusqu’aux Présidentielles.  

Preuve en est qu’il vient aussi d’obliger l'Assemblée nationale à annuler  en commission des Lois, les profondes modifications apportées en juillet par le Sénat au projet de loi sur la réforme des collectivités territoriales.  Il y aura un vrai bras de fer, au sein de la majorité présidentielle, entre les deux chambres ? Qu’importe ! Cela permettra à cet hyperprésident  mal-aimé de compter les siens. De même, les syndicats souhaitent l'épreuve de force sur la réforme des retraites ? Qu'ils mettent la France en grève générale ! Cela permettra au Timonier élyséen de se montrer inflexible et ensuite de "se sacrer" guide d'un pays à qui il aura fait perdre le Nord...

 Je suis inquiet car toute la stratégie politicienne mise en place depuis trois ans par ce Président consiste à déboussoler les consciences, à les fatiguer par d’innombrables  débats jusqu’à les faire se coucher pour accepter l’inexorable, à savoir son mode personnel de gouvernement.

Ce mode de gouvernement est celui d’un « monstre doux », ni trop despotique, ni trop tyrannique, mais égotique, pervers et surtout expert dans la manipulation et le contrôle des esprits.  Alexis de Tocqueville a mis en garde les citoyens contre cette dérive de la Démocratie. Selon le philosophe italien Raffaele Simone, l’Occident serait en train de virer à droite et nous serions déjà dans le cauchemar de Tocqueville. Silvio  Berlusconi et Nicolas Sarkosy, tous les deux affiliés au monde des affaires et des médias, seraient les caricatures de ce mode monstrueux de gouvernement.

Hommes de gauche,  nous n’avons sans doute pas encore suffisamment pris conscience de cette évolution.  Avons-nous vraiment mesuré que, partout dans l’Europe vieillissante,  les crises de la modernité et de la mondialisation ont généré des chaos, des tourments et un épais terreau composé d’inquiétudes et de menaces, dans lequel seules la droite et l’extrême droite savent plonger, sans état d’âme, leurs racines pour se ressourcer et en tirer des forces ?   Nous opposons nos valeurs de solidarité, la raison, l’analyse et la gestion avisée à l’intelligence perverse, pragmatique et opportuniste d’un monstre sans vergogne se nourrissant des peurs des uns et des autres !  Est-ce suffisant ?

Dans sa couverture, « The Economist », autrefois partisan de Nicolas Sarkosy, l’a fait disparaître sous le chapeau du Général Bonaparte.  Prenons garde que, sous ce chapeau, ne soit pas en train de se concocter un 18 brumaire larvé et que, face aux affaires d’états  qui pourrissent la crédibilité de ce  gouvernement, ne sorte du chapeau un dictateur moderne, mature et rompu aux contradictions et divisions de notre pays, prêt à sur-jouer ce rôle de « monstre doux » que des français vieillissant repliés sur eux-mêmes pourraient appeler de leurs vœux.  Comment parer à ce danger ?

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10 août 2010 2 10 /08 /août /2010 14:01

Je profite des vacances pour relire des notes personnelles. Parmi elles, des notes de voyage dont celle-ci sur la Polandbiodiversité. Au mois juin, j'ai assisté à une conférence sur la biodiversité à Olzstyn dans la région de Warmie et Mazurie en POLOGNE et j'ai eu le plaisir de parcourir de nouveau le chemin qui me conduisait de Varsovie à Olzstyn.

 

Quel changement ! Des entreprises sont implantées ici et là, aux abords des grandes villes. Un axe routier qui ne déparerait pas avec ceux de l'Europe de l'Ouest, des hypermarchés tels les temples modernes de la consommation installés jusque dans le villes moyennes, un patrimoine historique entretenu et mis en valeur ; ce n'est plus la Pologne d'il y a vingt ou même dix ans. Ce grand pays est entré de plain pied dans l'Union Européenne, et semble progressivement s'y sentir à l'aise.

 

Dans la capitale de la région des forêts et des lacs, la conférence se tenait dans un centre de congrès comme nous en fréquentons partout ailleurs en Europe, au cœur d'un parc universitaire mélangeant les centres de recherche, les grandes écoles et l'université.

 

J'y ai rencontré des élus venant de toute l'Europe, des élus polonais de grande qualité, jeunes et entreprenants. J'y ai côtoyé des universitaires et des chercheurs du monde entier. J'y ai échangé avec des représentants des ONG, des agences de l'environnement de l'Europe voire de la planète.

 

Ce fut un moment privilégié et intense, où nous tentions de comprendre notre monde, la biodiversité de la planète, un instant utile pour notre engagement collectif au service du vivre ensemble, dans la recherche d'une harmonie entre la nature et l'homme. Mais aussi entre les hommes. J'ai pu exprimer mes questions, mes doutes, mes contradictions mais aussi des solutions à l'échelle de nos territoires de vie quotidienne, de nos pays et de l'Europe.

 

J'ai apprécié les efforts qui ont été engagés pour les transports propres, les logements basse consommation, la qualité de l'air et de l'eau, la préservation des forêts, les emplois du futur, mais j'ai observé qu'il y avait eu peu d'interventions relatives à notre organisation économique et sociale, à la relation aux marchés financiers, au déséquilibre capital-travail, à l'accumulation frénétique des biens de consommation… peu d'interrogations sur notre mode de vie actuel et sur la future société dans laquelle nous voulons vivre et nous épanouir.

 

Nous sommes sans doute pris d'un vertige devant l'immensité du travail de réflexion et d'imagination qui nous attend lorsque nous voulons écrire notre vision de la société du futur que nous devons construire ensemble.

 

La vieille Europe, comme certains l'appellent parfois à tort, pourrait pourtant trouver là, la voie du futur qu'elle cherche désespérément depuis tant d'années. Elle pourrait devenir la pionnière d'une communauté totalement inventée sur des valeurs intemporelles comme la justice, la solidarité et l'égalité tout en étant dans son siècle, le 21ème. Nous avons le sentiment que notre chemin pourrait croiser le pire ou engendrer le meilleur. 

 

Rentrant de Pologne, je m'interrogeais sur le chemin que ce pays avait choisi après tant d'années de lutte pour les libertés.

 

Je voudrais être convaincu que ce chemin soit le bon mais je m'interroge. Et pourtant, que les paysages de cette région d'Europe sont beaux, pleins de charme et de poésie. Les élus régionaux de Warmie et Mazurie se sont d'ailleurs engagés à tout faire pour les inscrire au Patrimoine mondial de l'humanité. Cela serait amplement mérité.

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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 11:07

Shangai 2Pour la seconde fois, je reviens de ce grand pays chargé d’histoire et de culture. Ce pays qui est pratiquement un continent à lui seul.

 Je mesure avec beaucoup d’humilité le temps qu’il faudrait y passer pour regarder, observer, analyser, échanger afin qu’un début de compréhension s’opère tant le sujet est inépuisable.

 En essayant d’éviter les « poncifs » et les «caricatures », il se dégage très sûrement l’image d’une force qui jaillit d’une terre jusque là inconnue.

 Des villes immenses, incomparables à nos métropoles européennes, des infrastructures gigantesques : autoroutes, ports, aéroports, une urbanisation époustouflante surtout à Shanghai, et un peuple qui envahit les moindre parcelles, les avenues des villes…

 Il fallait les voir se presser dans les pavillons de l’exposition universelle de Shanghai. Attendre avec patience et enthousiasme, dans de longues files interminables sous une chaleur accablante. Ils ont l’appétit de vivre, l’envie d’entreprendre, le courage de ceux qui possèdent peu ou pas, ils veulent leur part de confort, un emploi bien rémunéré, une famille harmonieuse, un logement agréable, voir une voiture, symbole de liberté d’aller et venir à leur gré.

De mon bus roulant sur l’autoroute reliant Nankin à Shanghai, j’ai vu se succéder de vastes zones d’activités, des échangeurs impressionnant, des immeubles très hauts venus de nulle part au milieu des champs et parfois, mais rarement, un vieux village accroché à la colline et encore plus rarement une rizière de-ci, de-là sous les grands panneaux de publicité.

Quel contraste entre Nankin (7 millions d’habitants) ville aérienne aux longues avenues ordonnées, aux immeubles espacés, aux grands équipements en périphérie et Shanghai, la grande mégapole de l’Orient (20 millions d’habitants) ses immeubles gigantesques aux allures épurées formant un quartier des milles et une nuit, scintillant de mille feux, ses habitants et ses voyageurs qui déambulent à chaque heure du jour et de la nuit, mais où vont-ils ?

Quelle différence avec les paysages de notre continent européen ? Deux styles de vie si différents ? Je m’interroge. Deux cultures opposées j’en doute. Deux recherches d’universalité, peut être.

Enfin, je suis convaincu que ce pays compte qui déjà sera l’un des acteurs majeurs du monde, dans tout ce qu’il peut avoir de meilleure ou de pire.

L’environnement se veut préserver mais le modèle économique fondé sur la recherche sans cesse du profit s’y développe et vite.

Des problèmes sociaux apparaissent très certainement qui pourront ralentir la marche en avant engagée depuis quelques années et je pense que là comme ailleurs dans le monde, l’homme espère vivre en harmonie avec l’autre et avec la nature dans la quête d’un bonheur espéré, et d’une véritable justice entre individus.

 

(photo Andreabestia -creatives commons-flikr)

 

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 18:19

Logo_expulsion-copie-1.png balance justiceLa justice poursuit pour délit d’outrage, sur plainte du préfet des Pyrénées Atlantiques, six personnes ayant soutenu par courriel en 2008 une famille déboutée du droit d'asile, risquant une expulsion et de voir placer ses enfants en centre de rétention.

Ce 10 juin 2010, Pierre Favre (Haute-Savoie), Gérard Chevrot (Haute-Savoie), Yves Ribault (Savoie), Valérie Martinez (Val d’Oise), Docteur Eric Soares (Charente-Maritime), Daniel Candas (Rhône) sont tous les six convoqués au tribunal de Pau.

Monsieur le Préfet leur reproche d’avoir : « … proféré à son encontre des accusations (…) allant jusqu’à établir un parallèle entre sa décision et les méthodes utilisées par les nazis et le régime de Vichy »

Comme ces « 6 de Pau » je crois que des enfants n'ont pas leur place dans un centre d'enfermement et je m’inquiète de la traque continue des sans-papiers.

Comme tous les signataires de la pétition qui les soutient, je suis atterré par le fait qu'une référence à l'histoire pour apprécier une politique puisse être assimilée à un outrage à haut fonctionnaire alors qu'il s'agit d'une démarche intellectuelle qui  procède de la liberté d'expression, du droit  inscrit dans notre Constitution et qui est essentiel à la vie de la Démocratie. Cette préfecture instrumentalise le délit d’outrage pour le transformer en délit d’expression. Que nous cache cette utilisation répétée du délit d’outrage ?

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Reportage

Reportage du Courrier des Maires lors du Congrès de l'ADF 2010 à Avignon !

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AIDES A DOMICILE

Pour une meilleure organisation des
aides à domicile !

Retrouvez l'actualité du groupe majoritaire de gauche

 de l'ADF : link : www.groupemajoritaireadf.com

Groupe majoritaire de gauche de l'ADF

REFORME TERRITORIALE

Battez-vous avec nous !
Claudy Lebreton au Festival d'Avignon
de Juillet 2010

Economie turquoise !

(extraits de discours pour la remise du Prix scientifique " Christian Le Provost, Océanographe" le 23 octobre 2009)

Du fait de mes origines, de mon enfance, des activités et des passions qui ont été les miennes jusqu'à maintenant, je suis obligé de dire que je suis un terrien. Je suis quelqu'un qui ressent, réfléchit et pense la nature et la destinée des hommes en ayant les deux pieds sur terre. Comme beaucoup, pendant très longtemps, je n'ai conçu "l'immensité bleue", la mer, que vue de la terre ou en vue des terres.

Cependant, depuis une dizaine d'années environ, j'ai acquis la conviction que ce sont la mer et les océans qui vont redonner du sens et de l'espoir à l'humanité et lui offrir une nouvelle chance.  Dans son essai "Regards sur le monde actuel", dés 1931, Paul Valéry a prophétisé que "Le temps du monde fini commençait". 80 ans plus tard, beaucoup de faits lui donnent pleinement raison: le bouleversement climatique sous l'effet des gaz à effet de serre, la pénurie prévue de l'eau, l'épuisement annoncé dans les proches décennies de nombreuses matières premières à commencer par le pétrole mais aussi la crise alimentaire annoncée sous la pression démographique, la disparition des forêts tropicales, le recul accéléré de la biodiversité, etc,.

Mais si l’ère des terres vierges et des territoires libres est close, comme le pensait Valery, la planète est-elle pour autant totalement connue par les terriens que nous sommes ? Certainement pas ! Nous négligeons toujours une évidence, à savoir que notre planète ne devrait pas s'appeler "Terre" mais "Océan". Les mers et les océans couvrent 71% de la surface de notre planète. Terriens, nous avons croire que tout était poussière et retournerait à la poussière, or en vérité, pour ce qui constitue le vivant, tout vient de la mer et y retourne. La mer est la matrice de la création et nous avons sa mémoire dans le sang.

"C'est par la mer qu'il convient de commencer toute géographie" a écrit Jules Michelet". Pendant des siècles, nous avons vogué vers des terres inconnus, voulu voler vers des astres inconnus, je pense à la lune ou encore à Mars, en espérant les fouler de nos pieds, sans comprendre que l'inconnu primordial est notre espace océanique. L'homme n'a exploré que 5 % des océans. Les abysses constituent le plus vaste habitat de notre planète.

Est-ce pour nous rappeler à l'ordre marin de nos origine et de la nature, pour nous faire comprendre qu'ils ne sont ni des espaces sans limite de chasse-cueillette, ni les poubelles de nos errements terrestres, mais qu'ils sont les grands régulateurs de la vie que notre arrogance dédaigne, que les océans s'apprêtent à augmenter leur niveau et s'acidifient au risque de brûler les dernières cartouches d'une vie soutenable pour l'humain dans ce coin du cosmos?

On m'objectera avec raison que, jusqu'à très récemment, on ne savait pas que :

- c'est la mer qui produit 50 % de l'oxygène que nous respirons grâce à des millions de micro-organismes que l'on commence seulement à connaître;

- ce sont les océans qui, grâce à ces micro-organismes, sont le plus grand puit à carbone de notre planète en absorbant 50 % des gaz à effet de serre;

- c'est l'espace marin qui emmagasine la majorité de la chaleur solaire;

- Ce sont les océans qui régulent le climat, interviennent dans le cycle et la répartition planétaire de l'eau et influent directement sur l'air que nous respirons;

- Ce sont la flore et la faune océanique qui recèlent la plus fantastique chimiothèque et pharmacopée naturelles susceptibles de soigner les maladies d'aujourd'hui et du futur;

- On ne se savait pas non plus que sans compter les poissons et les mammifères marins, les algues, les coquillages et les crustacés sont un grenier alimentaire stratégique à très haut pouvoir nutritif pour faire face aux famines menaçantes du futur;

- On ne réalisait pas que les énergies de la mer (vents, marées et courants, vague et houle, hydrothermie mais encore algues énergétiques) constituent un des maillons les plus prometteurs de l'hybridation des ressources énergétiques alternatives qu'il nous faut inventer pour demain;

- etc

Il ne serait pas difficile de multiplier les exemples de connaissances nouvelles sur l'espace marin qui s'accumulent et qui fusent de toute part aujourd'hui. Je pense que nous sommes à une période critique et charnière. Je crois que la mer et les océans sont au centre des défis que l'humanité doit relever. Je pense même qu'ils sont la clef de ces défis. Nombreuses sont les disciplines scientifiques et les sciences de l'ingénieur concernées par le devenir des mers et des océans et par la façon dont nous allons devoir - non plus les exploiter comme par le passé- mais les connaître pour vivre mieux avec eux et grâce à eux.

L'espace marin et océanique est encore en grande partie un espace inconnu mais nous en savons désormais assez pour dire qu'il est impossible de leur imposer le traitement destructeur et dévastateur que nous avons fait subir aux ressources vivantes, animales et végétales mais aussi fossiles et minérales des espaces terrestres.

La mer et les océans sont sans doute le plus vaste domaine d'innovation utile dont nous disposons dans la perspective du développement durable. Continuer de les mettre en danger par obligation économique pour certains, mais aussi par ignorance, dédain ou cupidité pour d'autres, c'est à mes yeux, nous condamner.

Dans ce département, dont le nom même rappelle qu'il est la Terre de la Mer, il est clair que la promotion de la culture océanique doit être une priorité. Cette culture océanique ne peut être qu'une culture du développement durable, qu'une invitation à penser, agir et innover écologiquement.  Interface entre terre et mer, littoral touché plus qu'aucun autre depuis vingt ans maintenant par le phénomène des algues vertes, nous sommes bien placés pour savoir que le retour à un mieux-vivre ensemble demain ne sera pas lié à une croissance "verte" ou une croissance "bleue" mais, pour reprendre l'expression du scientifique et journaliste Yan de Kerorguen à une économie nouvelle qui résulte du mélange de ces deux couleurs, une "croissance turquoise".

Nous avons de nombreux atouts pour promouvoir cette nouvelle économie "turquoise" reposant sur le mariage de l'écologie terrestre et marine. Je ne vais pas les énumérer ici. Son déploiement ne peut cependant pas résulter d'un coup de baguette magique. Nous devons réunir nos forces et nos compétences autour de symboles, faire converger vers notre territoire les connaissances les plus essentielles et, terriens, alimenter une nouvelle pédagogie vis-à-vis de l'espace marin et océanique, des opportunités et de l'espoir qu'il nous offre encore…

 

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